samedi 31 mars 2007

Sunshine.



Avec Sunshine, Danny Boyle nous fait briller les yeux. "Une fois de plus" dira-t-on! Sauver le soleil pour sauver la Terre. Le réalisateur s'attaque à la fiction. L'astre se meurt et une équipe part en expédition. 8 américains qui détiennent l'avenir de l'humanité au creux de leurs mains. Jusque là, niveau scénario, pas vraiment d'innovation.
Pourtant Sunshine arrive à surprendre le spectateur. A l'accrocher même. Une ambiance très thriller avec un vaisseau en huit clos de service, et pas vraiment de relations avec la Terre. Danny Boyle fait des rayons du soleil un personnage à part entière. Il ne méprise pas pour autant l'aspect psychologique. Comme à son habitude, c'est une véritable analyse de l'homme face à autrui.
Niveau images et réalisation, on est plongé dès les premières scènes dans un univers extraordinaire. Le souffle coupé, on en prend plein les yeux. Immensité de la galaxie, boule de feu et bouclier solaire. La luminosité est telle que le spectateur sent la chaleur et l'oppression l'envahir.
Folie, menace, rivalité, rêve et pourquoi pas altruisme. Une vision originale de l'Amérique qui sauve le monde("pour changer..."). Dommage que Danny Boyle n'ait pas davantage insisté sur les relations de groupe. Sans doute à cause de la présence du soleil, impossible à négliger dans ce genre de film...

dimanche 25 mars 2007

Ensemble, c'est tout.



Quand Audrey Tautou et Guillaume Cannet se rencontre ça donne un jeu d'acteur incroyable. Idéal en jeune couple "les contraires s'attirent", ils incarnent parfaitement le je t'aime moi non plus.
Une jeune femme perdue, limite anorexique, qui rencontre un cuisinier. C'est le comble! Bien au delà de l'amour ils trouveront un remède à leurs maux, une réponse à leur existence.
honnête et touchant, Ensemble, c'est tout n'est pas qu'une histoire entre un homme et une femme. Autour d'eux gravite une grand-mère malade et un colocataire au coeur gros comme ça et à la peur dévastatrice. L'évolution de son personnage est fulgurante.
La bande originale du film est en parfaite harmonie avec l'ambiance. Loin d'être déçu, le spectateur s'attache et s'identifie aux personnages.
Un joli film, une belle histoire et des acteurs plein d'émotion. Magie ou leçon de vie? C'est à vous de voir...

Angel.



Paysage état d'âme et recherche de soi. Le nouveau François Ozon est loin d'être un film d'amour sans message. Véritable autopsie du comportement humain. Quand la célébrité, la reconnaissance et le pouvoir se mêlent, quelles en sont les conséquences sur la vie d'une femme?
Analyse du comportement d'Angel et complexité absolue des traits de caractères, interprétée sans failles par Romola Garai. Le spectateur varie entre la compassion et l'exaspération.
Autobiographique, seul le personnage d'Angel est bien réel. Tout le reste est retranscris par elle, donc forcément déformé. Ainsi toutes les scènes dépendent de son point de vue. Derrière la beauté des décors et des costumes du début du siècle, il faut voir le bonheur et l'épanouissement du personnage. A son bien-être est associé un petit coin de paradis, un paysage somptueux. Passant du conte de fée au cauchemar, la vie d'Angel devient un enfer. Finit la gloire, les robes de princesse et une beauté sans pareil. Tout déperrit. L'évolution du personnage est incontestable.
Au final, Angel rime avec performance que l'on parle de l'actrice ou de la réalisation.

vendredi 23 mars 2007

Le come-back.



Prenez un duo d'acteurs célèbres, ajoutez de la dérision et un peu de malice, saupoudrez le tout d'espoir et de musique. Vous obtiendrez Le come-back.
Dans le rôle du beau chanteur dépassé on retrouve Hugh Grant. Et en Cendrillon de service, c'est Drew Barrymore qui donne la réplique. Une histoire fidèle aux contes de fée modernes. Rires, rêves et illusion sont donc au rendez-vous. Mais lorsque l'on parle de magie, difficile de s'identifier aux personnages, à moins bien sûr d'être une star ou d'en côtoyer une au quotidien.
Un chanteur célèbre et une femme de ménage qui se retrouvent coincés dans le piège de l'amour. Rien qu'avec l'affiche du film, on aurait pu deviner le scénario. Mais la mise en scène est drôle et émotive et les personnages attachants. Ni déception, ni surprise le Come-back répond aux attentes des amoureux du genre.
A noter quand même que derrière cette douce comédie romantique à l'allure simplette, se cache une satire des sing-stars has been, ou plutôt du monde de la musique en général et de ses réalités parfois dures à comprendre.

jeudi 22 mars 2007

Ecrire pour exister.



Paradoxal est à associer au titre de ce film.
Dès le début le spectateur n'accroche pas. Et pour cause, Ecrire pour exister est une succession de caricatures des gangs dans les cités.
Le film se veut moralisateur. Il a pour but de dénigrer les préjugés et les stéréotypes. La discrimination que subissent les jeunes. Et c'est là qu'on tombe dans le paradoxe. Richard LaGravenese a choisit de passer le message en faisant de ses personnages des caricatures. Résultat, le spectateur est loin d'être conquis. Dur de croire à la réalité des faits devant tant de clichés.
Même la forme reste à parfaire. Le réalisateur annonce la couleur, mais ne s'y tient pas. Le collier du personnage principal apparait comme la clef du film. Limite symbolique, tous nos espoirs sont basés dessus. Il nous promet un revirement de situation et puis, rien. Entre désarroi et déception Ecrire pour exister balance.
Pourtant un déclic se produit quand les élèves se la jouent Tupac. On est séduit. Mais 5 minutes plus tard impossible de réprimer les sarcasmes.
Du côté des acteurs, Hilary Swank n'est pas au meilleur de sa forme. Son personnage titube entre les relations père/fille, mari/femme et élève/professeur. A vouloir un personnage trop complexe on finit par survoler chacun des rôles. Voire par surjouer.
Au final, un film où l'on rit...jaune!

vendredi 9 mars 2007

Entre chimères et mensonges.



Il fallait sans douter. Avec un titre de la sorte, "Le voile des illusions" ne pouvait être qu'un grand moment cinématographique.
Ce long métrage souligne sans aucune faille l'ombre qui parcoure la vie des hommes. On aurait pu se dire "encore une histoire à l'eau de rose avec un duo d'acteur célèbre". Loin de là. Une véritable analyse des hommes et de l'humanité.
Edward Norton et Naomi Watts incarnent avec une certaine grace, deux êtres troublés. Mais surtout troublants. John Curran frappe là où ça fait mal. Entre vertu et vice, chacun reconnait la part de fourberie qu'il a en lui.
La douceur du piano remplace certains dialogues et c'est tant mieux! On ressent parfaitement l'alchimie entre les accords de la chanson et les émotions des personnages. Un coeur qui bat la chamade et la musique s'accélère, devient plus puissante.
Aux travers des décors dignes du pays imaginaire, on parcoure les moeurs humaines. L'espoir, la trahison, la culpabilité, le pardon. Une belle définition de l'amour. La tête dans les étoiles mais les pieds sur terre, le réalisateur joue sur les paradoxes. A l'individu voilé par les illusions, il oppose la mort et la maladie. Il met en relief le collectif.
John Curran a réussit le coup de l'ascenseur émotionnel. Le spectateur passe du bonheur à la tristesse. Sans jamais franchir la limite de la déception, ou pire encore celle de l'indifférence... Un film plein de magie et tellement vrai. A voir en VO pour deux heures d'illusion garantie.

jeudi 8 mars 2007

Les filles et le rock !!



Groupies, muses. Les femmes inspirent et admirent les musiciens. Pourtant elles s’affirment aussi sur scène. De Blondie à The Distillers, elles ont su s’approprier le monde de la musique. Bassiste, guitariste ou encore chanteuse à part entière. On les connait désormais en tant qu’artiste et non en tant que petite amie d’une rock star. Tout comme l’était Nancy à travers Sid Vicious des Sex Pistols.

Patty Smith, Elli Médéiros, Courtney Love. Elles diffèrent des hommes tant par leur voix que par leur présence. Entre charme et provocation, les atouts féminins servent à la musique. Mais c’est en jouant la carte de l’agressivité qu’elles révolutionnent le genre.
Janis Joplin, première femme à apparaitre dans l’histoire du rock. Garce, outrageuse et blessée, une voix puissante et nuancée. Elle est considérée comme une icône de la contre-culture. Adolescente, elle voulait servir les droits de l’homme. Elle aura finit par servir ceux de la femme, en leur ouvrant la porte au Rock and Roll.

Dès la fin des années 70 nait Blondie, groupe ayant pour leader une chanteuse. A l’origine de ce nom de scène on retrouve Deborah Harris. Jeune femme aux cheveux blonds décolorés. Avec son charisme et une musique qui mélange disco et punk, le groupe explose. Enorme succès en 1978 de "heart of class". Dès lors repris par des groupes comme Erasure, Nouvelle Vague ou encore Freedom for king-konk.

Dans un univers punk londonien, the pretenders s'impose sur la scène du rock/new wave des années 80. Menée par Chrissie Hynde, le groupe doit son succès à ses riffs de guitare, à une mélodie rythmée mais surtout au charisme de sa chanteuse. Parcours similaire, on retrouve les Sonic Youth. La touche féminine c'est la bassiste Kim Gordon. Plus hard que the Pretenders, Sonic Youth crée son propre style. Leur objectif: destructurer la pop music.
Changements de tempo, textes poétiques et surréalistes, et avec tout ça des rockeuses à gogo. Voila les Throwing Muses. Kelley Deal, Tanya Donelly, Kristin Hersh, ces femmes luttent contre le clivage des sexes. Kim Deal bassiste des Pixies et soeur jumelle de Kelley Deal, crée the Breeders. On retrouve certains membres des Throwing Muses.

Les années passent. Arrivent les groupes formés de femmes de rock star.
Entité incontournable du mouvement underground des années 90, on retrouve the Hole avec au micro Courtney Love (Mrs Kurt Cobain). En 1998, la femme de Tim Armstrong (chanteur de Rancid) crée the Distillers. Pleine de fougue, Brody Dalle incarne la parfaite punk woman.
Qui a dit que la gent féminine ne savait pas rocker?
Voilà de quoi montrer à tous que les femmes savent chanter et crier...

*play list:
-The Distillers/City of angels
-Auf Der Maur/I'll be anything you want
-Courtney love/Mono
-Pink/Humble neighborhoods
-Garbage/Metal heart
-Blondie/Under the gun
-PJ Harvey/Down by the water
-Pretenders/Prass in pocket
-Sonic Youth/Disconnection notice
-Throwing Muses/Counting backwords
-The Breeders/Cannonball
-Hole/Celebrity skin
-Yeah Yeah Yeahs/Gold lion
-Le tigre/Seconds

mardi 6 mars 2007

Volem rien foutre al païs.



Avec ce titre des plus original, on ne pouvait que se demander « Mais qu’est-ce que c’est que ce film ? ». Volem rien foutre al païs est en réalité un documentaire. Un pèle mêle d’informations avec une mise en scène irréprochable. La succession de plans séquence force l’intérêt du spectateur. Il est pris à témoin. Extraits de reportages, de films, de journaux télévisés, de discours d’hommes politique. Rien n’est laissé au hasard.
Véritable satire de la société et de son système capitaliste. Le trio de réalisateurs a choisit d’entamer le débat avec Georges Pompidou. En contre partie Volem rien foutre al païs donne la parole à ceux qui pensent autrement. A ceux qui parlent d’autosuffisance, de libre travail. Des français, des anglais et des espagnols avec des idées et de l’espoir. On comprend mieux le titre de ce film. Innovateurs, bricoleurs, marginaux. On constate surtout les alternatives possibles d’un monde où la consommation de masse n’existerait pas.
Rythmé par des répliques frappantes comme « mieux vaut voler qu’acheter. Mieux vaut auto produire que voler! » et une bande originale faite par les punk gauchistes « Bolchevita ». Le documentaire est plein d’humour. La cerise sur le gâteau c’est la touche d’ironie des réalisateurs avec des images de N. Sarkozy et de sa France qui travaille. En pleine période électorale Volem rien foutre al païs ne passera pas inaperçu.

samedi 3 mars 2007

De la poésie à la mélancolie.



Mystérieux à souhait, derrière le nom du groupe se cache le titre de l'album... "Artificial Animals Riding On Neverland". AaRON, deux français et des textes en anglais. Ce qui est sur c'est qu'ils ne manquent pas d'originalité.
On en avait déjà entendus parler avec le film "je vais bien ne t'en fais pas", dont ils assuraient la bande originale (U-turn(lili)). Quelques mois et quelques enregistrements plus tard, ils reviennent avec ce premier opus.
Artificial animals riding on neverland dresse un tout d'une justesse incontestable. C'est peut être une de ces faiblesse. Des titres qui s'enchainent sur un même ton. Petite surprise cependant avec "le tunnel d'or", seule chanson écrite en français. Dommage car l'auditeur n'est pas forcément bilingue, donc difficile de profiter à sa juste valeur de la poésie des textes.
De l'espoir et de la désillusion, AaRON parle d'amour et ça sent le vécu. Une voix sensuelle et profonde, des mélodies au piano, des paroles qui parlent d'un pays imaginaire. Ils jouent de la pop à la Beatles avec une ambiance Radiohead. Comme quoi il existe encore des français qui savent chanter...